Libreville, la capitale gabonaise, a abrité du 13 au 15 juillet 2011 les travaux du Séminaire de renforcement des capacités des observateurs électoraux de l’Union Africaine.
Ce séminaire de trois jours organisé pour l’Afrique Centrale par la Commission de l’Union Africaine avec l’appui financier du Programme des Nations Unies pour le Développement et l’ONG sud africaine EISA (institut sud africain pour la Démocratie durable en Afrique) a réuni plus de cinquante participants évoluant dans des secteurs variés comme les Administrations ou Commissions électorales, les organisations de la société civile, le Parlement panafricain et le monde universitaire.
Les cérémonies d’ouverture du séminaire ont été présidées par un Délégué du Représentant Résidant du PNUD au Gabon et par l’Ambassadeur Emile OGNIMBA, Directeur des Affaires Politiques à la Commission de l’Union Africaine.
Les deux orateurs ont tous insisté sur les facteurs qui favorisent les élections libres et transparentes et rappelé les dangers qui guettent les jeunes démocraties en Afrique comme l’émergence et la prolifération des conflits post-électoraux.
Au total, huit modules ont été développés par les conférenciers, ce qui a permis aux participants aux expériences variées d’échanger des points de vue, de partager les expériences vécues et surtout de poser des questions pour un meilleur éclairage. Les modules présentés furent les suivants :
– Démocratie et Elections en Afrique : Défis et Perspectives ;
– Observation Internationale des Elections : Buts, Historicité et Acteurs ;
– L’Unité pour la Démocratie et l’Assistance Electorale de l’Union Africaine ;
– Critères des Elections Démocratiques ;
– Méthodologie de l’Observation Electorale ;
– Le Cycle électoral ;
– Code de Conduite des Observateurs ; et
– Le Guide des Observateurs de l’Union Africaine.
A travers les différents modules et échanges, il se dégage une constante : les élections sont une question essentiellement politique ; les organiser est une question technique.
Les débats et les questions posées soulèvent plusieurs problématiques qui affectent la qualité de la démocratie et l’alternance politique sur le continent africain :
– Dans la plupart des pays, la multitude de partis politiques sans poids affecte la qualité des élections. En réalité, au lieu du véritable multipartisme, l’Afrique assiste à un phénomène de multiplication de partis sans véritable idéologie.
– Les élections coûtent trop cher : faut-il abandonner les élections parce qu’elles coûtent cher ?
– Les conflits post-électoraux portent généralement les germes de facteurs lointains.
– Les élections sont une clé pour renouveler la classe dirigeante. Mais il faut des élections régulières qui favorisent l’alternance réelle.
– L’observation électorale crédible a besoin d’être conduite par des observateurs crédibles, professionnels et intègres.
– Le calme des élections ne justifie pas nécessairement la crédibilité des élections. Il est conseillé aux pays africains de renforcer et développer l’observation nationale.
– L’élection est une compétition politique aux enjeux collectifs et individuels.
Un des moments forts du séminaire fut le module consacré au Code de conduite des observateurs. Toutes les vérités ont été dites sur l’éthique et le comportement des observateurs électoraux et sur les pouvoirs politiques qui corrompent les observateurs.
Un débat riche a eu lieu sur le Code de conduite des observateurs de l’Union Africaine. Comment les observateurs doivent-ils répondre aux défis de l’éthique ? La question fut abordée à travers des illustrations concrètes de pièges tendus aux observateurs déployés dans certains pays.
La Commission électorale nationale indépendante du Burundi était représentée par Monsieur Pierre Claver NDAYICARIYE, Président de la même institution. Ce séminaire de Libreville a abordé les diverses facettes de la théorie et de la pratique sur l’observation des élections en Afrique.
Pierre Claver NDAYICARIYE
Président de la CENI
Mail : pcndayicariye@yahoo.fr